Retour en ville

Messages : 3 Date d'inscription : 24/02/2009

Elaïne s'arrêta quelques instants, pour maîtriser le vertige qui venait de la prendre. Cela faisait presque un an qu'elle n'était pas retournée dans une ville, et la foule était trop dense pour la petite elfe. Elle se perdait dans cette masse compacte de créatures bruyantes et mouvantes.

Trop de bruit, trop de monde. Je n'aurais jamais du venir ici. Il aurait mieux valu que je commence par une ville plus petite...

Depuis maintenant plus de dix ans, Elaïne habitait juste à côté du bois de Boréos, où elle aimait se promener et chanter. Elle se construisait un stock de plantes médicinales qu'elle vendait lorsqu'elle en avait à suffisance. Mais d'habitude, elle se contentait des petits villages ou de villes moyennes. Elle n'était jamais revenue à Épéria depuis qu'elle avait quitté la maison de ses parents, il y a de cela plusieurs dizaines d'années.

Le vertige ne disparaissait pas, Élaïne s'appuya sur un mur pour éviter de tomber.

Mais bon sang qu'est-ce qui m'a pris de venir ici ? Je ferais mieux de repartir...

Elaïne se secoua. Ça n'était pas le moment de se laisser abattre. Elle voulait vendre ici quelques unes de ses meilleures plantes médicinales puis repartir, sans croiser ses parents.
L'elfe ferma les yeux et respira lentement, profondément. Ici, le vent ne passait que difficilement entre les éléments de cette masse grouillante, et il ne pouvait l'apaiser comme il le faisait d'habitude. Mais l'air frais et piquant la calmait légèrement. Il allait neiger dans les prochains jours, elle en était presque sûre.

Elaïne se força à repartir, les yeux entrouverts pour ne pas se cogner contre quelqu'un. Peine perdue. Un elfe pressé la bouscula et la regarda avec mépris, considérant certainement qu'une elfe de si petite taille ne pouvait être qu'une enfant.
- Fais un peu attention, ma petite. Les villes sont grandes. Heureusement que je suis de bonne humeur...
Et il repartit, sans penser un instant à s'excuser.
Imbécile... Si tu pouvais seulement imaginer qui je suis...
Elaïne envisagea un instant de lui montrer ce que "la petite" pouvait lui faire grâce à sa magie, mais elle préféra ne rien dire et continuer tant bien que mal son chemin.

Elle s'arrêta à un carrefour, hésitante. Finalement, elle se décida et tourna à gauche.
Soudain, elle s'arrêta, interdite. Ce qu'elle voyait l'étonnait tellement qu'elle devint soudain incapable de faire le moindre geste. C'est à peine si elle pouvait respirer.

[ Désolé, c'est mon premier RP, je ne sais pas trop comment finir... u_u]

Admin Messages : 14 Date d'inscription : 17/02/2009

- La Reine se rend au temple!, s'exclama le hérault de la cour. Place à la Reine!

Comme tout les matins, la Reine Eoliana se rendait au temple de l'air de la capitale pour y honorer les huit vents. Soucieuse de se montrer proche de son peuple, la Reine refusait de se déplacer dans une litière qu'elle soit volante ou marchante. Elle allait simplement, à pied, entourée de ses demoiselles de compagnie tenant un dais au dessus de sa tête, de quelques garde pour assurer sa sécurité et de prêtres fermant la marche. La reine était habillée, comme à son habitude, d'une simple robe de drap blanc ornée de satin au col, aux manches et à la ceinture. Ses longs cheveux blonds virevoltaient dans son dos, légèrement retenus par deux fines tresses.

Toute la foule s'écartait sur son chemin et s'inclinait respectueusement. Toute la foule sauf une petite elfe apparament tétanisée au beau milieu de la rue. Le hérault se planta devant elle et s'époumona de plus belle.

- Place à Sa Majesté la Reine!

Eoliana remarqua la petite fille. Elle leva sa main pour arrêter son cortège puis s'avança.

- Silence, ordonna-t-elle doucement au hérault.

Elle se tourna ensuite vers la petite elfe et lui sourit.

- Bonjour. Que fais-tu là au beau milieu du chemin? Y a-t-il une raison pour laquelle je ne puisse pas me rendre au temple?

Messages : 3 Date d'inscription : 24/02/2009

Entourée d'une foule compacte, la Reine des Elfes marchait d'un pas décidé. Tout le monde s'était écarté pour la laisser passer, et Elaïne était la seule au milieu du chemin. Un elfe désagréable se planta devant elle pour lui crier :
- Place à Sa Majesté la Reine !

Elaïne avait parfaitement compris, mais elle était toujours incapable de bouger.
Bon sang, qu'elle imbécile je fais ! Allez, bouge, bon sang ! Ne reste pas planté là !

Soudain, la Reine sembla la remarquer et s'avança vers elle, faisant taire le hérault. S'arrêtant, elle sourit gentiment et demanda d'une voix douce et posée :
- Bonjour. Que fais-tu là, au beau milieu du chemin ? Y a-t-il une raison pour laquelle je ne puisse pas me rendre au temple ?

La honte submergea la petite elfe, et elle sentit ses joues se réchauffer. Pourquoi diable n'était-elle pas capable de bouger, ou au moins de parler ? Au prix d'un immense effort, elle força sa bouche, devenue pâteuse, à s'ouvrir, et répondit quelques mots hésitants :
- Pardonnez-moi, je... Je suis surprise. Je ne... m'attendais pas à vous voir.

En réalité, Elaïne n'avait jamais vu la Reine, même lorsqu'elle habitait à Épéria avec ses parents. La voir si soudainement l'avait privée de ses moyens.

Pour se donner une contenance, la petite elfe s'inclina le plus bas possible, puis - ayant retrouvé l'usage de ses jambes - elle s'écarta du chemin de cette elfe illustre. Malheureusement, elle trébucha, perdit l'équillibre... et fut rattrapée par la Reine, qui n'avait pas perdu son sourire bienveillant. Les joues d'Elaïne s'enflammèrent de plus belle.

Bravo. D'abord tu te ridiculise, puis tu te fais aider par ta souveraine. Imbécile...
Derrière la Reine, le silence était total, et le hérault s'étouffait tout seul, choqué que la Reine ait rattrapée une simple elfe.
Rouge de honte, elle voulut s'écarter, mais la Reine l'a tenait toujours et l'observait, avec une expression indéchiffrable, sans perdre cependant son éternel sourire. Elaïne aurait voulu disparaître, se terrer dans un trou et se faire oublier. Ou, au moins, pouvoir s'écarter et laisser repartir la Reine... Mais rien de tout cela ne lui était permis. À la place, elle subissait l'examen le plus gênant de sa vie.
Balbutiant, Elaïne parla à nouveau :
- Je vous remercie... Je...
Elle se tut, misérable, et attendit que la Reine réagisse enfin.